LA FEMME
Depuis sa victoire en révélation aux Victoires de la musique 2014 et les deux disques d’or qui ont suivi (Psycho Tropical Berlin et Mystère), le groupe de Sacha Got et Marlon Magnée ne semble plus vouloir quitter les étranges limbes de la French pop dans lesquelles il s’ébroue joyeusement, regardant le monde d’en haut pour lui balancer ses paillettes aux bords tranchants et ses bulles de champagne pimentées. Curiosité synthétique sur le label Born Bad Records, mais sérieux tiroir-caisse, foutraque, moqueur, turbulent et foncièrement décomplexé, La Femme agglutine toujours new-wave rétro et synth-pop, Jacno et le jerk, Taxi Girl et les yéyés. Dans cet amoncellement de références passées au mixeur pour finir dans un cocktail synthétique et narcotique, leur troisième album, Paradigmes, semble faire, en couleur, la synthèse de tous leurs fantasmes esthétiques écarlates. Un sens évident de la mélodie et du gimmick accrocheur, un peu d’électro, une pincée de flow, de larges rasade de rock sixties et de pop seventies… Au cœur de cette insolente décadence à boule à facettes, nimbée de vague à l’âme adolescent et d’adrénaline érotique, La Femme a perdu quelques chanteuses (Clémence Quélennec, partie en solo, comme Clara Luciani), mais avance toujours la tête haute sur ses talons perchés pour ce deuxième passage à La Sirène.
Adiós Amores
Les deux espagnoles Iman Amar et Ana Valladares ramènent, depuis Madrid, le classicisme sixties yéyé des mélodies de France Gall ou Françoise Hardy, sur les terres d’un indie-psyché-surf. Un genre de charmant grand écart que ne renierait pas des Flaming Lips en vacances sur la Costa Brava.