Dans ce grand brassage d’une culture nord américaine seventies dansante à paillettes disco, en affinant encore les sons et la fusion à l’œuvre sur Jok’ Rambo (2017), Melvin Félix Aka poursuit son roadtrip hip pop fantasmatique sur son deuxième album, Jok’Travolta (2019). Le rappeur ivoirien du 13ème arrondissement, au nom de guerre mêlant blague et oxygène, a déboulé comme une carte maîtresse dans la grande partie de poker à ciel ouvert du rap et du RnB à la française. Dans ses ritournelles hyper arrangées, passant allégrement de la pop au rap, lorgnant parfois même du côté du rock mainstream, il bouscule les codes, re- pousse les frontières entre flow et chant, assumant pleinement sa fibre «lover» et son goût pour les mélodies. Ancré dans ses références à John Travolta (Grease, La fièvre du samedi soir) et poussé par un escadron de featurings éclectiques (Sadek, Alonzo, Yseult, Chilla), Jok’air rêve à voix haute de Michael Jackson, de Doc Gynéco, de Booba et des Bee Gees, dans un vaste et même élan fédérateur