Il y a trois ans, Virginie Despentes montait sur la scène de La Maison de la Poésie à Paris, pour une lecture musicale du Requiem des innocents de Louis Calaferte, mise en son par Zëro (lyonnais et ex Bästard et Deity Gun). Au fil des festivals, nul doute que l’auteure des Vernon Subutex ait pris goût à ces performances, proposant ensuite à l’actrice Béatrice Dalle de la rejoindre pour s’attaquer à l’univers sulfureux du cinéaste italien Pier Paolo Pasolini. Dans une ambiance post-rock et à travers les poèmes, les articles et la correspondance de Pasolini, office littéraire terriblement vivant et dangereux, les deux voix s’unissent ou se chevauchent, se répondent en chœur, se décalent ou slament. En scène, les cinq « acteurs » repoussent sans cesse les limites de l’exercice. Intransigeant, punk, tendu à l’extrême, elles et ils nous embarquent dans une expérience atypique et totalement captivante, brassant littérature, théâtre, cinéma et musique.

En introduction, découvrez le court-métrage signé Renaud de Foville, «Une Charogne» (adaptation de Baudelaire) qui réunit pour la première fois à l’écran Béatrice Dalle & Virginie Descentes, sur une musique de Butch McKoy.