Pour le premier After Work de l’année à La Sirène, ce métallique KO hypnotique nous permettra de faire le point sur nos bonnes résolutions rock’n roll pour 2018 ! Dernier rejeton en date de cette longue lignée de groupes soniques issus de la mythique Motor City, ville du Michigan officiellement en faillite économique depuis cinq ans, Protomartyr partage avec ses illustres précurseurs (Stooges, MC5) un goût prononcé pour les climats délétères et la rage électrique. Au cœur de ce Detroit dévasté, dans un indéchiffrable paysage de désolation post-industrielle, Joe Casey et ses acolytes (Greg Ahee, Alex Leonard et Scott Davidson) s’inventent une échappatoire bruitiste et colérique. Soit un post-punk apocalyptique, cérébral et tendu à l’extrême, navigant entre Fugazi, Pere Ubu et The Fall du regretté Mark E. Smith. Avec Relatives in Descent, quatrième album aussi tortueux et brutal que poétique et mélancolique, Protomartyr, en musiciens dopés à cette sourde énergie de la révolte et de la fureur empêchant toute résignation, continue de régler son compte à cette Amérique schizophrène.

Les jeunes Suisses de One Sentence. Supervisor ne seront pas en reste en terme d’exploration sonique. Plus calme, certes, mais finalement tout aussi déglingué, emmené par des guitares aériennes et le chant détaché de Donat Kaufmann, le quatuor de Baden prospecte dans les souterrains d’une musique hypnotique, entre kraut-pop, new-wave, psychédélique et arty-punk, à la recherche du point d’accord parfait entre rythme shoegaze, transe à la Neu ! Et rêveries floydiennes.