Il était l’heure de célébrer les vingt années d’existence de la furieuse, radicale et jubilatoire afrobeat militante de ce collectif de Brooklyn, voisin de palier du label Daptone avec qui certains de ses quatorze musiciens partagent quelques activités (Dap-Kings, Budos Band, Menahan Street Band). Célébré par Paul Simon, David Byrne, Public Enemy, Tony Allen ou Amy Winehouse, Antibalas poursuit donc son combat universaliste autour de la musique et de la spiritualité créées par le Nigérian Fela Kuti, le tout dans l’esprit fusionnel du Harlem River Drive Orchestra d’Eddie Palmieri.
Avec son cocktail « world » typiquement new-yorkais de rock, salsa, free, latin-jazz, hip-hop, highlife, soul, funk et une incroyable énergie collective, cette infernale machine à groove est aussi un groupe foncièrement politique. Derrière le ténor de Martin Perna et les voix de Duke Amayo et Marcus Farrar, Antibalas (de l’espagnol « pare-balle ») ne plaisante pas avec le capitalisme et l’opportunisme politique nord-américain. Au fil de ses tournées internationales et des six albums, produit par Gabriel Roth (aka Bosco Mann, Daptone) ou John McEntire (de Tortoise), le band continue d’explorer tous les possibles des évolutions de l’afrobeat. En résumé, l’une des meilleures formations mondiales du genre.
En mixant rythmes traditionnels africains, afro-colombiens et beats electro, El Guajiro, Chongo et DocTor Keyta, Ghetto Kumbé en trio, ont inventé une étonnante et puissante house caribéenne électro-acoustique, interrogeant l’histoire de leur pays, entre chant, percussions et numérique.