jeudi 13 avril 2017 – H

AUSTRA + PIXX

TA : 15 • TR : 16 • PT : 18 • SP : 21 • TU : abonné plein reduit sur-place

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Au royaume de la synth-pop, la Canadienne de Toronto Katie Stelmanis cultive brillamment un statut à part depuis un premier album renversant (Feel It Break, 2011) qui plongeait Ultravox, Human League, Annie Lennox et le Bristol fantasmé de Massive Attack, dans le bain acide et délétère d’une boîte Queer de troisième zone. Sur le tout frais Futur Politics, magnifique troisième album d’Austra chez Domino, les mélodies entêtantes et cette voix
fragile et théâtrale semblent à nouveau nager à contre-courant, dans les remous de ces ambiances faussement club et dansantes, insidieusement inquiétantes et polaires. Toujours aussi radicale et engagée, Stelmanis interroge cette fois, entre urgence et espoir, le thème de la dystopie. Le dance-floor aura encore largement de quoi interroger la finalité de ce projet cinétique et cathartique, si trompeusement éthéré et sournoisement électro-pop.

Signée sur le mythique label 4AD pour son premier EP (Fall In), Hannah Rodgers navigue entre une Joni Mitchell électro et un Aphex Twin pop coincé dans une longue trêve hivernale scandinave. Comme si, en somme, Björk et Stina Nordenstam s’incarnaient dans cette jeune banlieusarde londonienne de 21 ans, sous le pseudo de Pixx. Basé sur un long poème de 1947 de W.H. Auden évoquant le repli sur soi dans l’ère moderne, son premier album (The
Age Of Anxiety) interroge un monde rythmé par la pression des réseaux sociaux et l’instabilité politique.

Quand l’électro-pop confronte brutalement l’hédonisme et la poésie à l’état du monde.