Après ses diverses collaborations avec The Limiñanas, les Percussions Claviers de Lyon, le cinéma ou la danse, l’impeccable dandy breton nous revient avec Tambour Vision, septième album au cœur de ses spirales artistiques. Décalant encore le propos musical et textuel à l’œuvre dans Persona (2019), il poursuit son hors-piste pour toujours plus d’utilisation synthétique et de rondes d’ellipses et répétitions n’appartenant qu’à ce chanteur narrateur. Cet album, élaboré avec son fidèle Thibault Frisoni, peuplé de fantômes en recherche de la « paix de mes morts » (Alleluia) est sans doute bien moins joyeux que les pulsations hypnotiques ne le donneraient à penser. Bertrand Belin s’y joue des petits rituels et des grands mythes pour tenter de mettre en mots l’universel. Le disque respire la liberté, transpire l’onirisme tout en affirmant la nécessité poétique de tisser ce fil, à la fois solide et ténu, avec le réel, dans une élégance et une classe formelle qui donneront à nouveau toutes leurs mesures pour cet énième concert de l’ami Belin à La Sirène.