Est-il vraiment besoin de présenter le britannique à gueule d’ange et chapeau ? En 2009, son single Like a Hobo, sextuple platine, fut la tarte à la crème de l’été hexagonal, au point qu’il porte désormais sur lui l’étiquette d’artiste « français ». On oublie ici que le protégé de Peter Gabriel arbore une gibecière à musique remplie d’un talent insolent. Depuis, entre folk, soul et pop, songwriting malin et orfèvrerie des refrains, la tessiture émouvante de CHARLIE WiNSTON a continué à élaborer ce genre de petites pépites syncrétiques et transgenres qui exaspèrent ou fascinent, c’est selon. Après les avancées de Running Still et une longue tournée européenne, puis la production de l’album du belge Saule, le bonhomme est retourné à Londres s’enfermer dans son studio pour tenter de continuer à faire rimer inspiration et tirelire à chansons.
Opération réussie avec ce Curio City, logiquement sous influence anglaise et étonnement sous ascendance électro, mais mariant toujours folk et pop, inventions mélodiques à la Sir James Paul McCartney et souplesse vocale digne de Marvin Gaye. Mixées par Ruahdri Cushnan (Ed Sheeran, Mumford and Sons), mais entièrement jouées, réalisées et arrangées par le chanteur, ces douze chansons ouvragées l’installent définitivement, à 36 ans, au Panthéon recherché des artistes populaires et de qualité.