C’est un beau retour au Grand Théâtre de La Coursive que propose le festival. Le natif de New Heaven, formé par Billy Taylor et la célèbre Manhattan School of Music de New York, est assurément l’un des jeunes pianistes américains à la technique la plus complète et la plus affutée.

Aussi à l’aise en swing, bebop et jazz progressif qu’en fusion, jazz brésilien et afro-cubain, Christian Sands est profondément enraciné dans l’histoire et le passé, capable de citer aussi bien Erroll Garner que McCoy Tyner, tout en étant les deux pieds ancrés dans l’ouverture d’esprit de sa génération. Longtemps pianiste du contrebassiste Christian McBride ou de Gregory Porter sur son hommage à Nat King Cole, il a rapidement formé son propre groupe pour donner vie à ses compositions. Après Be water (2020), nominé une cinquième fois aux Grammy Awards comme meilleure composition instrumentale, et Christmas Stories (2023), il revient aujourd’hui avec Embracing dawn (2024), explorant avec cette fluidité naturelle un «smooth jazz» très cinématographique, incorporant des éléments de nu-soul, de swing ou de gospel, passant de rythmes funky à de magnifiques ballades dédiées au deuil et à la guérison. En trio, avec Jonathon Muir-Cotton (contrebasse) et Ryan Sands (batterie), il piochera dans ce large registre de compositions passionnantes, fruit de son impressionnante fécondité d’écriture. À l’exact point d’équilibre entre tradition et modernité, classicisme et avant-garde.