Quand la musique cubaine décide de s’offrir une virée perverse et lucrative sur les terres du funk, d’une pop-groove mâtinée de hip-hop et d’afrobeat, elle déclenche la tornade tropicale Erik Iglesias Rodríguez alias Cimafunk. En trois albums exemplaires, pétris d’intelligence et de métissage, la désormais rockstar mondiale afro-cubaine a tout renversé sur son passage. Véritable bête de scène, il s’appuie sur son groupe, La Tribu, neuf musiciens havanais aussi compacts, groove et dévoués que peuvent l’être une version latino des JB’s de James Brown ou une réincarnation hispanophone du Parliament-Funkadelic. Mais, derrière les paillettes et la contagieuse célébration corporelle du démon de la danse, se cache, dans la fusion des cultures noires, toute une redéfinition de la musique cubaine contemporaine et de l’identité afro-latine. Son nom («cima» pour cimarrón, nom des esclaves fugitifs réfugiés dans les montagnes), son jeu sur les codes mainstream, ses nombreux séjours sur la terre ennemie des États-Unis (l’album El Alimento enregistré avec Jack Splash, producteur de Kendrick Lamar, avec une nomination aux Grammy Awards)…Cimafunk n’a pas fini de nous étonner et va retourner La Sirène !