Pour cette 18ème édition du festival dédié à la création, nous accueillons le passionnant artiste belgo-congolais multi-carte Baloji qui retrouvera notre salle suite à deux périodes en résidence dans nos murs en janvier et juin dernier.

Enlevé de Lubumbashi à trois ans pour vivre avec son père en Belgique, à Ostende, puis à Liège, Baloji Tshiani a fait de ses cicatrices intérieures et de sa double culture le moteur de sa création. D’abord avec le rap de Starflam sous le nom de MC Balo, comme acteur, réalisateur, mannequin, puis en solo avec un premier album certifié or (Hôtel Impala en 2008) qui fait déjà la part belle au récit autobiographique. Deux ans plus tard , Kinshasa succursale (enregistré en RDC) enfonce encore le clou de cette musique inclassable, noces sensibles et maitrisées du rap, de la rumba congolaise, de la pop, de l’électro, de l’afro-beat des années 1970 et des musiques du (tiers) monde. Derrière son flow mélodique et précis, Baloji a le verbe haut et la classe flingueuse du franc-tireur qui ne mâche pas ses mots. C’est sur le label anglais Bella Union, qu’il sort son magistral troisième album solo, 137 Avenue Kaniama (dernière adresse connue de sa mère). Baloji continue à brouiller les cartes et à fasciner par sa production afro-down-beat iconoclaste et liquide, portant sans les entraver, des textes littéraires, voraces et à tiroirs, développés comme des récits poétiques, politiques et personnels. Le fascinant syncrétisme artistique de celui qui se surnomme lui-même le « kongaulois » ne s’explique pas mais il fait mouche à chaque fois.

La soirée sera aussi l’occasion de présenter son travail en tant que réalisateur, deux de ses clips à l’esthétique singulière et soignée seront visibles au club et nous diffuserons également son court métrage Kaniama Show en avant première à Fonko, la révolution musicale africaine, documentaire réalisé par Lamin Daniel Jadama & Lars Lovén, consacré à la scène angolaise et ghanéenne, diffusé et produit par Arte.