Cet Elvis là n’est pas le rejeton caché de Carl Perkins et de la star de Memphis mais le fils de l’acteur Anthony, débarqué en 2007 avec un merveilleux album folk, Ash Wednesday. Comme une suite idéale des aventures de Jim White, il y concassait l’écriture de Leonard Cohen et sa guitare nylon, des crooneries lumineuses à la Dylan et la voix à la Thom Yorke, évoquant en discrets pointillés la mort de sa mère (passagère sur l’un des vols du 11 septembre) et celle de son père. Après le très réussi Elvis Perkins in Dearland, le songwritter américain nous laissa six années sans nouvelles jusqu’à ce l Aubade réalisé à la maison à New-York. Tel un Jonathan Richman bricolo folk, un pied dans l’écriture poétique et l’autre dans une brocante psychédélique, ce magnifique album ouaté lacunaire et à tiroirs, révèle une autre facette d’Elvis Perkins mais sans jamais perdre le fil de ses chansons aussi précieuses qu’aventureuses, fruits d’un artisanat d’un autre âge.
 
Formés d’ancien Kid Pharaon et Straw Dogs, les bordelais acoustiques de Robert & Mitchum ramènent Calexico sur les berges de la Gironde et Tucson sur les hauteurs de la Dordogne. Derrière la voix tranquille de Laurent Dory, avec guitare, ukulélé, banjo, trompette et accordéon, le groupe invente un groove folk-pop landais limpide, délibérément mélodique et faussement bricolo.