Au croisement de l’image et de la musique composée, les deux Rennais de Totorro (Jonathan Siche et Christophe Le Flohic, guitares et machines) avaient déjà élaboré un détournement des ciné-concerts, en adaptant en 2018 un « gaming-concert » dédié au jeu vidéo Another World. Conviant un transfuge de Yes Basketball, Fordamage ou We Only Said (le « friend » Pierre Marolleau, batterie), ils adoptent la même rigueur pour adapter Et si l’amour c’était aimer ? bande-dessinée de l’auteur aujourd’hui culte de Zaï Zaï Zaï, Fabcaro.

En séparant les planches, image par image et en recomposant les 300 cases du livre pour que le texte s’affiche au fur et à mesure à l’écran, les musiciens se laissent le temps de « jouer ». Ils inventent de l’illustration sonore, du décalage et des rythmes qui collent ou décollent des situations absurdes, drôles, dramatiques, ponctuant l’univers kitch de Fabcaro… « Cette façon de dédramatiser les problèmes quotidiens de ces personnages contemporains et le sérieux du monde des adultes, font presque écho à notre approche de la musique » analyse Totorro & Friend.
Une proximité d’esprit qui explique sans doute la totale réussite de ce side-project détonant et hors-norme !