C’est le mois d’avril et La Sirène s’associe de nouveau à cette onzième édition du FAIR LE TOUR, concerts découvertes qui nous auront déjà permis d’accueillir les lauréats Jeanne Added, Last Train, Flavien Berger ou Hyphen Hyphen… Esgourdes grandes ouvertes cette fois encore pour deux nouvelles comètes venues de Normandie : l’impressionnant garage rock tropical de Cannibale, quintet de quarantenaires d’Aigle signé chez Born Bad, et le rock pop-wave teenage des Rouennais de MNNQNS (à prononcer « mannequins »).
Passés par pléthores de projets, les cinq de Cannibale ont finalement décidé de mixer dans la moiteur toute relative de leur campagne de l’Orne, Fela, les Doors, Mulatu Astatke, U-Roy et les Seeds. Rien de moins que l’invention d’un fantasme funky et réjouissant d’un garage afrobeat cumbia-psyché after-ska.
Dans cet étonnant post-rock exotique, dansant et pop, Caraïbes et Afrique de l’Ouest fusionnent désormais sur deux albums (No mercy for love et Not easy to cook), avec une liberté de ton furieusement punk et une célébration toute personnelle des concepts de tropicalité et de créolité.
Il y a beaucoup de Strokes chez MNNQNS, jouant la carte de la fougue teenage et les codes d’une certaine élégance post-punk et brit-pop. En retournant aux fondamentaux des New-yorkais de Television et Sonic Youth et à la fêlure électrique initiale de The Fall, les guitares agiles claquent en servant sur un plateau la voix d’Adrian D’Epinay. Signés chez les Anglais de Fat Cat Records (Brighton), nos young-rebels sont bien décidés à mettre le feu aux planches.