On n’en finit donc jamais de re-découvrir les trésors de la musique afro-américaine… Prenons le tromboniste Fred Wesley. Natif de Mobile, en Alabama, élevé à la musique classique avant de rejoindre le circuit des big-bands et d’intégrer le très sélectif Count Basie Orchestra, il prend de plein fouet la déflagration soul. Mettant du piment dans son jazz, il passe chez Ike et Tina Turner, avant d’intégrer les légendaires JBs de James Brown à la fin des années 1960. Il y sera tromboniste en chef, compositeur, arrangeur et directeur musical. Autrement dit, juste à la droite du Godfather, l’inventeur de ces sections de cuivres diaboliques, à la frontière du funk, de la soul et du jazz. Avec ses potes Maceo Parker et Pee Wee Ellis, il ira ensuite taquiner la musique spatiale de George Clinton, au sein de Funkadelic et de Parliament, avant de filer un coup de main à la carrière solo de Bootsy Collins, puis d’intégrer
le renouveau de l’acid-jazz.

Avec ce projet Generations, Fred Wesley continue à explorer en trio avec Leonardo Corradi (orgue) et le Français Emmanuel Jolivet (batterie), funk, jazz, soul et gospel, les deux pieds dans le patrimoine, l’âme cramponnée à son trombone magique et les yeux fixés sur la ligne d’horizon.