Issu du collectif de la 75e Session, de l’école du 18e arrondissement (Hugo TSR), de la même écurie que PLK (Fonky Flav est également son manager et l’a signé sur Panenka Music) et porté un temps par le groupe Fauve, Georges Édouard Nicolo enchaîne les projets depuis bientôt dix ans. Avec Bleu noir (2015) et surtout Héra (2016), dont les instruments et les sons analogiques ont été récompensés par un disque d’or, Georgio affinait son flow et sa plume nerveuse et poétique. Dans cette ambiance brumeuse, flottante, introspective et mélancolique, un peu old-school – qui n’appartient qu’à lui – la musique du rappeur de Marx Dormoy, marquée par l’alternance d’une sévère déprime et de brusques bouffées d’espoir, restait ancrée dans la réalité sociale de son quartier d’origine. Sur son nouvel opus, XX5, soit 25 ans pour son âge, les dix-sept titres ouvrent encore ses sonorités en les frottant à d’autres univers (Vald, Isha, Woodkid,Victor Solf de Her) et une belle armée de beatmakers. Toujours les deux pieds sur le macadam des rues parisiennes, toujours en quête des potentialités du mélodique, de l’électronique et même du symphonique pour son rap à mille facettes, ancré sur ses textes tranchants et ciselés, Georgio grandit, mûrit en envisageant déjà son quart de siècle comme une charnière.