Après l’arrêt du furieux post-hardcore de Pitchfork, Rick Froberg et John Reis (également leader des magiques et défunts Rocket from the Crypt) fondèrent il y a vingt ans à San Diego, ce Hot Snakes sournois, qui balança en six années d’existence, trois albums essentiels d’un punk-rock énervé, complexe, teigneux et tendu. Ces deux rebelles et véritables têtes chercheuses de l’underground US (avec notamment leurs labels Swami Records et Thirsty Moon Records) se retrouveront sporadiquement en scène quelques années plus tard, à la faveur d’invitations sur divers festivals. Mais il faudra attendre leur signature l’année dernière sur le mythique label Sub Pop pour que les Hot Snakes se remettent vraiment au travail. Jericho Sirens, quatrième album du band californien et premier en quatorze années, ne déroge en rien à ses prédécesseurs, réédités aujourd’hui par le label de Seattle. Missile sonique nerveux et percutant, toujours à mi-chemin du garage rock, du punk et du hardcore, cette furie de guitare et de chant énervé façon Raw Power garde, miracle, intactes sa fraîcheur et sa fougue. Bien mieux qu’un come back : une suite logique gommant d’un trait une décennie et demi d’absence.

Le boucan halluciné et distordu du jeune quatuor parisien The Psychotic Monks l’a vite fait sortir du lot de la scène garage indie. Si ces moines psychotiques connaissent évidemment leurs classiques sur le bout des phalanges, leur premier album (Silence Slowly and Madly Shines) a bien plus à voir avec la furie de Kyuss et la noirceur du Black Rebel Motorcycle Club que n’importe quel exercice de revival appliqué. Puissant.