vendredi 10 avril 2015 – H

IZIA + DIMONÉ

TA : 23 • TR : 26 • PT : 26 • SP : 26 • TU : abonné plein reduit sur-place • 100 tickets en TA

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il y a six ans, la jeune iZiA déboulait en phénomène, lancée comme une boule de bowling dans le jeu de quilles musical et médiatique et s’empressa de voltiger aux quatre coins de l’Hexagone, un sourire conquis aux lèvres. Charisme, énergie, voix à la Janis Joplin, gouaille teenage et patronyme illustre (elle est née izïa Higelin)… Quelques arguments solides, donc, doublés d’un lancement en fanfare au cinéma avec Mauvaise fille, qui lui offrit le César du meilleur espoir féminin (2013), après avoir déjà raflé une Victoire de la musique pour son deuxième album (2012) et celle de la révélation scène de l’année (2010). Plus d’un se serait cramé les ailes au feu des louanges et de l’exposition populaire. Pour son troisième album, tout juste défloré par le single « Hey », elle choisit de brouiller les cartes, passant de l’anglais au français et délaissant son rock seventies fier à bras pour musarder du côté de la pop et de l’électro, façon The XX ou Gossip. N’en déplaise aux grincheux, à 24 ans, la demoiselle continue d’avancer sur le fil, sincérité en bandoulière et voix idoine, cherchant, au creux de cette Vague, à ouvrir d’autres fenêtres à cette chambre d’ado qui la vit gratouiller sa guitare en rêvant de Led Zep, de Janis et de John Lennon.

DIMONÉ n’est pas de ces dociles caboteurs longeant le rivage. Il préfère mettre cap au large, chercher les remous. Ce poète-cartographe sillonne d’impétueux courants intérieurs, vogue de rêves en fantasmes, essuie doutes et constats. D’une voix pénétrante à la fois grave et soyeuse, il distille une poésie sans fard, presque charnelle, posée sur une pop mélodique portée par les guitares. Dandy démon, Dimoné grésille, irradie, bouillonne, crépite et éclabousse.