Il est toujours étonnant de vérifier que la saveur et la valeur d’une musique n’est pas plus irrémédiablement liée à sa géographie d’origine qu’à l’année de naissance… Dans cette réappropriation, le nouveau monstre ethno-musical à neuf têtes vient d’Amsterdam et ne déclare guère plus de vingt ans de moyenne d’âge. La tribu festive de Jungle By Night s’est immergée dans l’histoire de l’Afro-beat pour concocter cet étonnant et détonant cocktail batave d’éthiopic-jazz, de JB’s-afro, de Fela-funk, de Lagos-rock et d’Addis-Abeba-highlife où il est inutile de traquer la moindre faute de goût. Adoubés par le pape Tony Allen en personne, les neufs musiciens hollandais (une section de cuivres impressionnante de précision, une rythmique au-dessus de tout soupçon) font preuve d’une maturité et d’une aisance déconcertante. Et l’on se prend à se demander ce que le band de Pieter van Exter (saxophone) et Ko Zandvliet (trombone) pouvait bien s’imaginer en rêvant d’Afrique sur leurs vélos au bord des canaux et du Rijksmuseum. Le son est roots à l’ancienne, les thèmes semblent tout droit sortis du cerveau de Mulatu Astatke ou de Gétatchèw Mèkurya et le tout groove comme au cœur d’un night club surchauffé d’Abuja. Sur les dance-floors d’Istanbul, Tokyo ou Londres, exotiques et surpuissants, ces gamins propulsent leur transe afro-beat sans frontière au cœur de cette jungle fantasmée sans que l’on songe un seul instant à vérifier leur passeport ou leur taux de mélanine.
A-side b-side dj set, passionnés et collectionneurs de disques, A et B sélectionnent depuis quelques années, uniquement sur 45 tours vinyl, des standards, des morceaux obscurs, mais plutôt lumineux, des années 50 à nos jours. Rock, pop, sixties, rocksteady, garage, soul, doo-woop, r’n’b, folk, love songs et autres espiègleries. Ambiance vintage ou rock’n’roll, alternant rétro et pépites du moment.