Au cœur de la toujours bouillonnante scène jazz anglaise, ce collectif londonien emmené par la trompettiste Sheila Maurice Grey, la saxophoniste Cassie Kinoshi et la tromboniste Richie Seivwright, redéfinit joyeusement l’identité britannique et les contours musicaux de son melting-pot culturel, en brassant afrobeat, jazz, house, high-life et pulsations urbaines du South London d’aujourd’hui. Signifiant « être fort » en Orobo (Nigeria), Kokoroko n’a effectivement peur de rien et utilise tout ce qui passe à portée de main pour redonner au jazz sa mission première, longtemps oubliée : faire danser… Rassérénés par les presque 50 millions d’écoutes sur Youtube depuis trois ans d’Abusey Junction, leur single introductif, campés derrière l’aisance de cette énorme machine à groove, gorgée de soul et de racines africaines de l’ouest, les huit musiciens mêlent frénétiques rythmiques afro-jazz et parfaits usages contemporains de la note bleue. Avec une confiance tranquille et exaltante en scène, Kokoroko mixe transe, exotisme et virtuosité, en s’appuyant sur une saine redéfinition collective du rôle des solistes.