Fils du batteur Calvin Johnson, petit-fils de l’immense bluesman RL Burnside, superbe batteur lui-même, formé avec papy dès ses treize ans avant de jouer avec le gratin du roots’n’roll (T-Model Ford, Bernard Allison, Jim Dickinson,…), multi-instrumentiste salué par quatre Awards, Cedric est avant tout un enfant d’Holly Springs, North Mississippi. Un endroit où l’on joue un blues particulier, sur un accord et une ligne de basse, avec une rythmique proche de la transe afro, se répétant à l’infini comme une hypnotique cérémonie voodoo. Une leçon que les White Stripes, les Black Keys, le Jon Spencer Blues Explosion (qui produira en 1996 le Ass pocket of whiskey de RL Burnside) ou le label Fat Possum, n’oublieront jamais. Après son « project » (trois albums, dont Descendants of Hill Country), Cedric Burnside prend officiellement la guitare pour son premier solo, Benton County Relic, et perpétue son héritage familial rural. Aussi primal que Fred McDowell et Lightnin’ Hopkins en électrique, plus féroce que John Lee Hooker et Hound Dog Taylor réunis, cet intense et merveilleux album de rythmes poisseux et compulsifs, de blues cathartique, punchy, terreux et saturé, nous promet un concert d’anthologie.
Les trois de Handsome Jack semblent sortir d’une autre époque. Cheveux longs, paires de jeans délavés, barbes délurées, c’est la grande tradition d’un blues gorgé de rock, d’un blues rural passé à la moulinette du heavy qu’ils nous servent. Rien de neuf à l’ouest mais l’art d’une musique qui traverse les époques et qui se contrefout de la mode. Signés sur le magnifique label Alive Records, nos trois américains partagent avec leurs camarades d’écurie, Buffalo Killers, Left Lane Cruisers, Radio Moscow, une certaine idée de la tradition musicale.
