Cette deuxième soirée des Nuits De L’Alligator accueille deux nouvelles formations brûlantes de rock’n’soul, menées par deux chanteuses exceptionnelles de Louisiane et du Portugal.
Depuis Shreveport en Louisiane, le quatuor mené par la jeune chanteuse AJ Haynes marche fièrement sur les traces d’Alabama Shakes, mais avec une allégeance au MC5 et un esprit très punk-rock, qui les rapprocheraient des Bellrays. Entre soul et garage-rock, dopé à cette fierté sudiste de la Nouvelle-Orléans, Seratones a directement signé son premier album (Get Gone) chez Fat Possum (Black Keys, RL Burnside, Fat White Family…). Rien de moins. Élevée sur les bancs de la chorale de la Brownsville Baptist Church à Columbia, la voix d’Haynes déborde de gospel, apportant un sacré supplément d’âme à cet exercice d’équilibriste entre énergie brute et romantisme suave.
Depuis Porto, la belle Marta Campos a fait ses armes avec The Bombazines, briquant sa connaissance vocale du doo-wop, de la soul et du funk, avant de monter ce projet solo en s’entourant de huit musiciens et de l’excellent label italien Record Kicks. Sur Stop Look Listen, premier album roots et parfaitement maîtrisé, Marta Ren & The Groovelvets mettent d’emblée le Portugal sur la route de Memphis, de Detroit et du Brooklyn de Daptone Records. Sonorités vintage, groove millésimé, cuivres puissants et voix espiègle et chaloupée : cette « Marta sans h » connaît son bréviaire soul sur le bout des cordes vocales. Après un passage remarqué aux Transmusicales de Rennes cet hiver, le band lance son deep funk’n’soul en velours à l’assaut de l’Europe.