Ces trente années où le groupe d’Angers a parcouru le monde géographique, métaphorique et poétique, vadrouillant en pionnier de la musique ethnique au dessus des frontières, des cultures et des langues pour inventer cette planète vagabonde, curieuse et inexorablement libre, ont presque fait de Lo’jo un mythe… La tribu céleste (qui fut un temps Lo’Jo Triban) de Denis Péan (chant, claviers), Richard Bourreau (violon), Baptiste Brondy (batterie) et des soeurs Nadia et Yamina Nid El Mourid (chant, percussions) n’a jamais cessé de poursuivre son rêve nomade, mais a pourtant posé ses valises quelques semaines en résidence à La Sirène pour préparer l’aventure « live » de ce quinzième album, Fonetiq Flowers.

Lo’jo a fait de l’errance et du voyage une manière d’être, avec des centaines de concerts sur tous les continents (dont les Womad Festival de Peter Gabriel), d’illustres collaborations (Robert Wyatt, Robert Plant, Tinariwen, Archie Shepp, Justin Adams), la création du Festival au Désert à Tin-Essako (Mali)… Logique donc que Fonetiq Flowers ait suivi le rythme, enregistré de bivouac en bivouac à travers le monde avec un studio nomade entre Géorgie, Louisiane, Chine, Corée, Bénin, Mali et France, avant d’être finalisé une nouvelle fois par Jean Lamoot. Sans doute le disque le plus « pop » et «  électro  » du groupe, au-delà des vignettes chamaniques et du swing polyglotte, des guinguettes berbères et des valses tziganes, des rythmes balkaniques et des incantations païennes gorgées d’épices et de la poussière des routes.

Le Suisse Erik Truffaz (passé l’an passé par La Sirène) avait posé sa trompette sensuelle sur quelques plages de l’album. Il rejoindra Lo’jo, en guest, dans le majestueux Grand Théâtre de La Coursive, pour cette soirée décidément pas comme les autres.