samedi 03 février 2018 – H

LOMEPAL + 1ère Partie

TA : 17 • TR : 18 • PT : 20 • SP : 23 • TU : abonné plein reduit sur-place

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C’est un genre de phénomène du rap français contemporain qui passe par La Sirène. Antoine Valentinelli vient du skate, il aura attendu six années et quatre EP sous le nom de Lomepal pour se lancer enfin en juin dans le grand format, avec Flip et sa version Deluxe. Plus d’une centaine de concerts et quinze millions de vues sur sa chaine Youtube (avec une série de clips léchés qui contournent les codes) auront finalement décidé le rappeur du 13e arrondissement parisien à franchir le cap du studio. Bien lui en a pris, lui qui remplit aujourd’hui les salles avec un buzz qui se répand comme une trainée de poudre.

Il faut dire que le bonhomme de 26 ans manie le second degré avec une certaine aisance, au moins autant que l’excentricité et la mélancolie. Que sa musique au rythme moite est un joyeux fourre-tout aux larges influences qui peut aisément glisser vers le format chanson. Que ses textes aux rimes en ping-pong rebondissent comme des freestyles, totalement en maîtrise dans la fourchette de sa technique vocale. En filigrane de la diversité des sentiments exprimés dans les titres de Flip (Yeux disent,  Sur le sol,  Avion) se dessine le portrait d’une chanson-hip-hop éclectique, à la fois ouverte et désabusée, curieuse et blasée. Peut-être aussi celui d’une génération qui brouille les frontières et brave les interdits, à l’image de la pochette de l’album où Lomepal se travestit en femme, le fard coulant sur sa joue. Un genre de victoire de la transgression dans l’esthétique du rap d’aujourd’hui.