A-t-on vraiment besoin de faire la part des choses entre l’humour au trentième degré, la parodie, la bouffonnerie, la provocation, l’absurde, la loufoquerie, la théâtralité, l’intelligence, la finesse d’esprit et le talent certain qui ont permis au Breton Jérémie Serrandour d’arriver dans le peloton de tête de ce qu’on appelle pompeusement aujourd’hui le « Troll Rap » ?

Après le concert de Vald (avec qui il cartonne sur le titre Bizarre, avec son merveilleux « pour les enfants dans dix ans, ça sera nous le rap conscient »), voici donc le tour du phénomène Lorenzo de débarquer à La Sirène. Il a explosé les compteurs en seulement trois années, des dizaines de clips hilarants et trois albums aux titres claquants comme autant de programmes de vie et de punch-lines à faire le buzz : Empereur du sale (2016), Rien à branler (2018) et Sex In The City (2019). Avec son éternel bob à l’effigie de Pikachu, ses lunettes de soleil rétro et ses joggings nineties, toujours acoquiné avec son « poto Rico » et ponctuant toutes ses phrases de glorieux « mamène », il concasse culture geek, rap, politiquement incorrect, hip-hop, foutage de gueule et vulgarité. Toujours assis sur son flow, son aplomb extraordinaire, des featurings à la pelle et un sens de la parodie qui lui permet d’exploser tous les stéréotypes, Lorenzo a calibré son dernier album comme un blockbuster. Et le clown est bel et bien en train de gagner son pari.