Un nom de villégiature bien français pour un groupe bien bruyant venu de Toronto. On ne sera pas à un paradoxe près avec Alex Edkins (chant, guitare), Hayden Menzies (batterie) et Chris Slorach (basse). Signés en 2012 chez Sub Pop pour déjà cinq albums au compteur, leur dernier (Up on gravity hill, 2024), certainement leur meilleur à ce jour, les emmène dans cette longue tournée européenne. Puissance extatique, gimmick de guitares assassines, rythmique de plomb, voix aériennes et volume sonore assourdissant, pied au plancher sur une autoroute dans une voiture en surrégime… Nous sommes clairement sur les terres de la noise, du grunge, du post-punk et du hardcore, sous influence de Shellac, Jesus Lizard ou Melvins. Pourtant, de ce chaos savamment organisé, s’élèvent aujourd’hui quelques éclats tranchants de pop et de mélodies assumées, réminiscences du travail solo d’Edkins sur son projet Weird Nightmare. Dans cette nouvelle flamboyance qui assume la part intellectuelle et cérébrale de cette musique extatique et patiemment déstructurée, Metz y gagne paradoxalement en espace et en puissance. « Pas assez lourd pour les puristes du métal et du hardcore et bien trop pour les fans d’indie rock » disent-ils. Pas si sûr…