Voilà un nom qui risque de claquer comme un coup de tonnerre pour tous les fans de Nick Cave. Michael John Harvey accompagna en effet pendant plus de trente ans les diverses aventures de notre ombrageux australien préféré, depuis The Boys Next Door et Birthday Party jusqu’à sa place de Bad Seeds en chef qu’il quitta dépité en 2009 pour la laisser à Warren Ellis. Mais, outre qu’ils ont rabiboché depuis cette vieille amitié, ce brillant compositeur, arrangeur, producteur et multi-instrumentiste a toujours eu plusieurs cordes à son arc. Avec Crime and the City Solution, puis PJ Harvey qu’il accompagne en studio ou en scène depuis vingt ans, les récréatifs Wallbangers, ses divers albums solos ou ses multiples musiques de film, il n’a jamais cessé de faire murir son art ailleurs. Surtout, fan absolu de Serge Gainsbourg, l’australien a décidé il y a vingt ans de faire découvrir l’œuvre du frenchy au public anglo-saxon, en traduisant et chantant ses textes et réarrangeant sa musique. Entamée en 1995 avec Intoxicated Man, puis Pink Elephants deux ans plus tard, cette aventure de passion, de révérence et de persévérance reprenait il y a deux ans avec Delirium Tremens, suivi d’Intoxicated Women l’an passé, un quatrième et dernier volume clôturant ce travail titanesque sur une soixantaine de chansons.

C’est entouré de quatre violonistes et d’un quartet de luxe : la chanteuse Xanthe Waite, le guitariste James Johnston (Gallon Drunk, PJ Harvey, Nick Cave, Lydia Lunch), le batteur Toby Dammit (Iggy Pop, Swans…) et le bassiste Yoyo Röhm (Fatal Shore…) que Mick Harvey vous fera découvrir sa version anglaise du Grand Serge. Un nouveau Gainsbourg en quelque sorte, révélé tout en noirceur, en pulsions et tensions par ce musicien de soixante ans à la patte inimitable que nous sommes très fiers d’accueillir à La Sirène.