Entre racines intouchables, version mainstream pop à gros bras squattant les radios américaines et pas de côté intello se confondant souvent avec l’Americana, ni simple, ni facile de faire évoluer la country… Chanteur queer, cow-boy et masqué, Orville Peck débarque pourtant avec un magnifique premier album, Pony, signé sur le mythique label Sub Pop, avec largement de quoi devenir le plus bel outsider d’Amérique.
C’est d’abord cette parfaite voix de crooner, passant d’un velouté grave à un aigu subtil, se glissant entre Chris Isaak, Roy Orbison et Lloyd Cole, qui attire l’oreille. Puis ces chansons fines, entre balade hantée et berceuse shoegaze, célébrant l’amour, la perte et les coeurs brisés depuis le trou de balle des terres brûlées de l’Amérique du Nord. Les deux pieds dans l’artisanat d’art de Johnny Cash, Merle Haggard, Loretta Lynn, Dolly Parton ou Patsy Cline, notre énigmatique anti-héros, planqué derrière son masque, ses chapeaux et ses bottes de cow-boy, connaît aussi son punk, son grunge et toutes les versions alternatives par coeur, Stan Ridgway et Wall of Woodoo en tête. Car Orville Peck sait de quoi il parle, soignant autant son écriture que sa maîtrise de l’image et des visuels, pour naviguer avec une grande intelligence entre second degré, ironie et réel amour de cette musique.
Le phénomène débarque à l’invitation de La Sirène au beau milieu d’une première tournée européenne, pour sa seule date française avec le Pitchwork Festival parisien, pour ce concert hors-les-murs dans l’écrin de La Fabuleuse Cantine, au Musée maritime. Alors, ride on, boys and girls !