C’est d’abord cette voix nourrie de soul et de rhythm’n’blues, vieillie dans un baril de bourbon et mûrie dans les juke-joints des bayous de Louisiane, qui attrape durablement l’oreille. Aussi à l’aise dans le répertoire blues ou gospel que soul et rock’n’roll, Robert Finley a été découvert à 62 ans, après une vie de musique semi-professionnelle, et enregistre son premier disque solo, Age don’t mean a thing, en 2016. Un véritable coup de maître qui semble porter toute la tradition des musiques afro-américaines du sud et qui l’emmènera finalement en Europe via les Transmusicales de Rennes. Il rencontre Dan Auerbach (Black Keys) qui le signé sur son label Easy Eye Sound et l’embarque en studio pour son deuxième album, Goin’ Platinum (2017). Une très belle aventure de sorcellerie musicale entre ce merveilleux interprète malvoyant et le musicien et producteur installé à Nashville. Logiquement sui- vront Sharecropper’s Son (2021) et Black Bayou aujourd’hui. Une nouvelle exploration sonore, toujours produite par Dan Auerbach et entièrement écrite en studio cette fois, avec notamment Patrick Carney (The Black Keys) et Jeffrey Clemens (G Love & Special Sauce) aux batteries. Groove poisseux, blues rugueux, soul marécageuse, funk gluant et production bien rock se mettent entièrement au service de la voix magnifique de Finley, en réveillant tous nos fantasmes de southern soul, dans un genre de bénédiction esthétique et auriculaire !

Derrière le patronyme Frank ne se cache pas un groupe empruntant le prénom d’un quelconque leader forcément masculin. C’est le mot anglais: franc, direct dans notre langue, qui illustre la musique du quartet installé du côté de Rochefort. Emmené par Elise Loumici, le combo pratique un blues rock bien taillé, une soul musique sensuelle. À la scène, les compositions se font plus rugueuses, plus personnelles et toujours plus touchantes.