Sa basse inventive et métronomique sous le bras, il est bien connu des services pour accompagner le jazz hédoniste de Laurent Bardainne ou de Thomas de Pourquery. On le trouve, ailleurs, sur les albums de Jeanne Added, Jain, Anne Paceo, Redcar, Camélia Jordana…

Sylvain Daniel nous revient sous l’identité de Slydee, alter ego solo qui prolonge ses précédentes expériences en tant que leader et compositeur, pour un hommage à la house de Detroit (Palimpseste, 2018) ou avec un quatuor à cordes pour élever la douleur Hugolienne (Pauca Meae, 2020). Dans l’album du même nom, il rend hommage aux piliers fondateurs de la « black music » nord-américaine, convoquant Prince, Curtis Mayfield, James Brown, Chic, Sly & the Family Stone, autant que la fusion libertaire d’Herbie Hancock et de Miles Davis. Dans cette nouvelle et efficace avalanche de groove, il profite à fond du terrain de jeu avec son équipe de choc : Aymeric Avice (trompette, bugle), Bruno Ruder (piano, Rhodes, Wurlitzer, DX7), Arnaud Roulin (synthétiseurs) et Vincent Taeger (batterie). Funk, soul, jazz, pop, fun et sans complexe, l’album brille de sa propre joie et espièglerie, resplendit du simple bonheur de jouer ensemble. Dans ces envolées rétrofuturistes ou ces balades cosmiques nostalgiques, l’easy listening devient une force centrifuge et la muzak l’enveloppe formelle de cette fusée qui propulse ces astronautes du rythme et de l’harmonie dans un univers parallèle.

Un joyeux décollage en lévitation sous les ors du Théâtre de La Coupe d’Or à Rochefort !