Des dégaines de ploucs élevés à l’alcool de maïs tout droit sortis du Délivrance de John Boorman, des instruments issus du Bluegrass (banjo, mandoline, accordéon, contrebasse), un esprit potache et un sens du détournement qui leur a fait envahir Youtube avec leur incroyable version acoustique du Thunderstruck d’AC/DC ou du Trooper d’Iron Maiden… Ces cinq cinglés rigolards ne viennent pas du fin fond du Kentucky, mais de la campagne finlandaise, où ils officient depuis 2011 en Rednecks parodiques avec leur marcel blanc, leur salopette en jeans et leur chapeau à tête de castor. Dans cette version décidément très cinématographique d’un bluegrass’n’roll qui a enflammé les avant-dernières Transmusicales, Steve’n’Seagulls semble résoudre la quadrature du cercle entre l’univers de Kaurismaki et le O’Brothers des frères Cohen. Dans la lignée des parodies hillbilly des Américains d’Hayseed Dixie, Herman, Remmel, Hiltunen, Pukki et Puikkonen enflamment la scène avec de véritables réécritures de standards hard et métal, un sens de la fête et une générosité partageuse qui trimballe une belle dose d’humanité. On a grand-hâte qu’ils s’attaquent au répertoire de la Compagnie Créole…