Depuis Londres, puis Berlin, Nicholas Wood et Kat Day ont lentement fait muter le projet solo Klaus Von Barrel pour le réduire aux seules initiales The KVB, marque du duo à la scène comme à la ville. Il y a du Death In Vegas et du Spacemen 3 dans ce psychédélisme ténébreux et cette pop vénéneuse, vissée à la new wave dark du Pornography de The Cure et au shoegaze des Jesus and the Mary Chain. En huit ans d’existence, six albums et autant d’EP, ces deux têtus soniques n’ont jamais dérogé aux voix caverneuses et basses tendues, aux guitares granitiques, boites à rythmes hypnotiques et claviers oppressants. Après une signature sur A Records, label du Brian Jonestown Massacre, Anton Newcombe, le duo partait chez Invada, label de Geoff Barrow pour enregistrer à Bristol, dans les studios du Portishead en chef. L’hypnotique, lysergique et affuté, Of Desire, puis Fixation / White Walls, dernier EP en date, poursuivent brillamment la route torturée de KVB, qui continue à utiliser en scène les visuels vibratiles et abstraits de Kat pour des concerts performances uniques et denses.

Autre Londonien amateur de claviers délétères et de guitares aériennes, d’une électro eighties sombre et cinétique et de projections vidéos, M!R!M est le projet solo de l’italien Lacapo Bertelli, aka Jack Milwaukee pour le public britannique. Lancée par le post-punk électro de Yes Sir (2009) et suivie d’une flopée d’albums et de singles, sa musique à géométrie variable invite Brian Eno sur les terres des Psychedelic Furs, en poussant toujours plus loin l’abstraction.