Au jeu de la découverte géographique d’un groupe par l’écoute de sa musique, le premier album des Wanton Bishops brouille les cartes. Ce duo sur les affiches mais en quartet à la scène a pour ville d’origine : Beyrouth. Nous aurions plus facilement imaginé Oakland Californie comme Seasick Steve, Akron Ohio comme The Black Keys ou encore Harmontown Mississippi la patrie de RL Burnside. The Wanton Bishops citent en effet pèle mèle ces groupes précités à grands renforts de riffs de guitares, de voix éraillées et de rythmes binaires. La mode libanaise est-elle au blues rustique, à la country du bayou et à l’harmonica du Delta ? Oui semblent affirmer les 10 titres constituant ce premier opus. Nader et Eddy aiment le rock, garage, le blues, graisseux, la country, bucolique et l’americana, sauvage. Leurs modèles se nomment The Kinks, Muddy Waters, Hank Williams et Steve Earle. Le rock des Wanton Bishops est fort en goût, épicé et subtil à la fois, rugueux et précieux.