Du jazz à La Sirène ? La question aurait quelques légitimités si nous ne nous trouvions face à un artiste de la trempe de l’arménien TIGRAN HAMASYAN. D’abord parce que, comme Keith Jarrett en son temps ou Brad Mehldau plus récemment, la musique de ce pianiste de vingt-huit ans, à la technique proprement hallucinante, construit des ponts entre les genres en envoyant valser les étiquettes. Ensuite, parce qu’il revendique sa culture « rock » (Beatles, Deep Purple, Led Zeppelin) à part égale de ses influences « jazz » (Miles Davis, Herbie Hancock). Enfin, parce qu’à l’instar d’un John Zorn sans cesse en quête musicale revendicative de sa judéité, TIGRAN HAMASYAN cherche à incarner ses racines arméniennes dans ses mélodies, en assumant toute la noblesse du folklore populaire.

Déclaré pianiste « prodige » dès ses treize ans, arpentant les festivals européens à l’âge où d’autres potassent leur bac, reconnu par ses pairs à la faveur de son exil nord-américain (prix Thelonious Monk), il aurait largement pu perdre la tête et le sens… Au contraire, entre rythmes ravageurs et harmonies célestes, littéralement porté par son quintet de haute voltige (le Aratta Rebirth), il cultive jalousement sa singularité et son refus des frontières stylistiques, parvenant chaque fois à sauver, sur les noirs et les blanches de son clavier, comme dans les harmonies vocales, ce qui nous rend si essentiel la musique : l’émotion et l’échange.

Avec Areni Agbabian (voix), Sam Minaie (contrebasse), Ben Wendel (saxophone) et Nate Wood (batterie).

A noter : Les abonnés de La Coursive bénéficient du tarif réduit à 15€ sur ce concert (billetterie en vente à La Coursive)

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///NAVETTE RETOUR GRATUITE // La Sirène =>Place de Verdun =>Techoforum // Départ : 20H15///