La cinquième édition du festival parisien Worldstock s’invite pour la première fois à La Rochelle, avec l’arrivée du jeune prodige de l’électro sud-africaine et le retour en fête, pour son troisième concert dans nos murs, d’une figure emblématique de l’histoire de La Sirène.

En novembre 2012, Cody Chesnutt, empereur américain d’une soul moderne et gorgée de spiritualité, avait bouleversé le Club en solo piano guitare. Revenant quelques mois plus tard (avril 2013) à la tête de son Full Band et toujours coiffé de son casque militaire, il secouait les mânes d’Al Green et de Marvin Gaye avec une intensité qui laissa tout le monde sur le cul. Landing On a Hundred, deuxième album en dix années de carrière, enregistré au mythique Royal Studios de Memphis, carillonna durablement sur nos platines. Après quatre années de silence, le toujours phénomène « soul and hip-hop » de cinquante ans, sort My Love Divine Degree, troisième opus qui le voit troquer son casque pour un Panama et intégrer intelligemment à son art brut et organique, les boucles groovy d’Anthony Khan (Kanye West) et les machineries néo-soul de Raphael Saadiq. Cody Chesnutt reste fidèle à cette musique de l’âme en perpétuelle quête d’harmonie, portée par des textes à l’évidence biblique et sublimée par cette voix unique et disons-le, essentielle.

Pour ce concert d’exception entre Afrique du Sud et Amérique du Nord, Soweto et Atlanta, Nthato Mokgata aka Spoek Mathambo quitte momentanément l’orbite du projet collectif Batuk pour nous confirmer l’incroyable force de frappe de son beatmaking hybride et de son électro voyageuse. Avec ce nouvel album (Mzansi Beat Code), mêlant les écoles de la house sud-africaines (Bacardi, iGqomu, Sghubu), le folk Kwazulu Maskandi, la house, la techno et le hip-hop, ce véritable sculpteur de matière sonore va radicalement changer notre regard sur la modernité des musiques sud-africaines.